Paradoxalement Elea ne se réjouissait pas de l'arrivée du printemps. Elle n'allumerait plus la cheminée de l'antre de l'ordre avant de longs mois et le foyer resterait éteint. C'était son rôle ou du moins celui qu'elle c'était approprié. Alors une dernière fois ... alors que tous dormaient encore, elle accomplit ces gestes qu'elle affectionnait tant.
La première flamèche hésitait vacillante, timide mais déjà d'un rouge orangé prononcé. Elea, touchée par cette fragilité apparente avança une main protectrice comme caresser une fleur qu'on ne voudrait pas cueillir et lui parla tout bas : ne t'en fais pas .. ça va aller ...
Puis d'un sec claquement de cuir du soufflet, le feu s'embrasa, crépitant projetant des éclats de lumière sur le visage de la sacrieuse fascinée par cet instant unique.
Alors que les flammes insolentes s'enhardissaient, elle s'approcha encore un peu plus du foyer d'or aux ailes bleues et se laissa envahir par la chaleur jusqu'à la limite d'en ressentir la brulure. Le feu apaisait son âme par sa seule présence. Elle sourit, sa mélancolie s'atténua un peu.
Elle se dit que le bonheur marcherait avec elle, pourvu qu'elle ne fût pas empreinte de lassitude... un bonheur aussi irradiant qu'un soleil d'été... qu'elle attendrait en silence.
C'est alors que Louh, d'un coup de pied dans la porte débarqua dans la pièce avec fracas :
"WATAAAAAAAÏ Elea viens dehors il fait trop beau ! quoi ? du feu ? mais z'êtes complètement à la masse les Mystra... faut dire à Belo d'arrêter de mettre des trucs dans le lailait hein ! "
Ven 27 Mar - 13:15