Il ne se passe que le temps d’un éclair, avant que Black ne freine sa monture et ne me déverse au moche milieu des Plaines de Cania. J’ai toujours détesté l’endroit : des rocailles grisâtres, une végétation timide, mais surtout une faune, sans aucun doute, parmi les plus laides et disharmonieuses de notre monde.
Il s’en trouve un justement, de ces immondes Kanigrous, juste sous mon nez.
Se dandinant bêtement comme à l’accoutumée, peut-être même plus ridiculement de génération en génération, il secoue mollement sa lance usée et me regarde de ses yeux ronds.
Mais, ce soir, un large sourire illumine mon visage de satisfaction à la vue de la chose.
"Pffff, mais ce n’est pas du tout un kolizeum ça Black, mais alors pas du tout du tout… Je sais bien à quoi cela ressemble et je te garantis qu’aucun kolizeum ne rôde dans les environs. Ca, ce n’est qu’un simple Kanigrou, je suis d’ailleurs étonnée que tu n’en ais jamais vu. »
J’observe avec amusement une vague de doute déferler sur son beau visage, comme si tous ses repères se faisaient ravaler en un reflux par l’écume. Hahaha, la pauvre !
« Mais holala, fais pas cette tête, Black, je ne le dirai à personne, j’le jure ! Même sous la torture du chevalet ! »
Un léger sourire se dessine de nouveau sur ses lèvres et, désignant mes arrières d’un coup de menton, elle lance :
« Dada, grouille toi de t’équiper…si tant est que tu puisses le faire en situation de stress. D’ailleurs, pour cela, je ne te présente pas notre nouvel équipier…tu ne retiendrais pas son nom… »
Ma poitrine se resserre à ces paroles et je tente un coup d’œil afin de prendre la mesure de ce qui m’attend. Ma bouche se fige alors en la première syllabe de ce qui me vient en tête : « Horreur et damnation ! »
Me voilà, malgré moi, en présence d’un disciple de Iop, un de ceux qui a l’air très très en colère, flanqué de son habituel acolyte protecteur, compère Feca. Je discerne mal le troisième, j’ai trop peur, à moins que ce ne soit l’un de ces sournois et très petits disciples de Xélor.
Tout en saisissant gauchement mon arc, je m’élance vers l’abri que semble offrir un escarpement de la montagne, à une petite vingtaine de mètres de là. Un crâ distant est un crâ vivant dit le dicton.
Mais déjà, j’entends le souffle rauque de l’agresseur qui s’est élancé à ma poursuite.
Et déjà, j’entends les rires de Black, enjouée de cette entrée en matière qui, classique, consiste à se débarrasser d’abord du menu fretin, pour s’attaquer ensuite, aux choses plus sérieuses.
Je fais volte-face et peut voir les pupilles dilatées, le rictus auto-suffisant, les muscles saillants de mon opposant.
« Mais tape Dada, mais pourquoi tu l’tapes pas ? Mais taaaaaaape !! »
Son injonction me tire de la torpeur. Je bande rapidement mon arc pour lui décocher une de mes plus puissantes flèches, qui lui fera expier sa suffisance, au moins pour un temps.
Malgré une trajectoire de départ correcte, elle prend subitement trop de hauteur et va se ficher dans la terre, bien loin derrière mon adversaire ricanant. Un sentiment de malaise s’installe dans mon esprit, tant je suis sidérée par la courbe inattendue de cette flèche, que pourtant j’affectionne tant.
L’immobiliser alors, et vite ! Encore une fois, la pointe fuse, sifflant dans l’air mais part au loin, trop loin.
Les yeux écarquillés par la surprise, je scrute mon arc, cherchant à capter son défaut, seule cause envisageable de mon échec. Comment expliquer sinon que je ne maîtrise plus les sorts pourtant répétés maintes et maintes fois ?
Mon assaillant quant à lui ne rencontre pas ce souci et bondissant prestement sur moi, il m’assène un coup de cette violence inouïe dont Iop les a malheureusement tous investis.
Alors que je tombe à terre et que le sang coule dans mes yeux, je considère l’étrangeté de la vie et son implacabilité. Plus loin, le combat continue. J’entends les fers qui s’entrechoquent et les cris qui se déchaînent.
(..)
Les semaines ont passé et je me remets peu à peu de mes blessures, alternant soins et reprise de l’entraînement. Non pas que j’aime cela, la sueur et le combat, mais je me sens clairement en danger ici désormais.
Nombre de combattants aguerris semblent avoir disparu de la face d’Amakna, car rares sont les anciens compagnons dont j’ai pu, depuis mon débarquement, croisé la route.
Contradictoirement, des guerriers très stupides semblent les avoir remplacés, rassemblés sous des
étendards inquiétants et usant de stratégies toutes plus vicieuses les une que les autres.
Plus que jamais, la communauté semble être une nécessité imminente. Plus que jamais, les Mystras semblent constituer un repère réchappé de ce monde en tourmente.
Corygane, dont j’avais retrouvé la trace il y a peu, partage mon point de vue…à moins que son obsession des soins à prodiguer aux estropiés n’en soit la raison première.
C’est après de longues discussions et de brefs contacts avec quelques uns de leurs membres, que nous décidons aujourd’hui de soumettre aux Mystras notre demande de rallier leur Clan.
(Bonjour à tous,
Je vous propose ce texte comme candidature d’Odhana-luv, et en suite de ceux postés dans la section de la Taverne. Odha est une craette de niveau 140, élément feu/eau. Elle est non guildée depuis le
départ des Flibs et non jouée d’ailleurs depuis cette même époque. J’ai un autre personnage Corygane, que je souhaiterais développer ainsi que son RP. C’est une Eni au teint blafard de niveau 8X, non guildée également.
Je suis la seule à utiliser ces comptes, les seuls joueurs y ayant eu accès n’étant a priori plus sur Dofus (il s’agissait exclusivement de membres Flibs)
En ce qui concerne mes « parrains », j’ai arraché le consentement de Meaaaaawwrh et de Leekhan =)
Pourquoi les Mystras ? Parce qu’un bref aperçu de la vie sur Raval me laisse à penser que peu de joueurs désormais sont proches de ce que je suis et de ce qui me fait marrer en jeu… Mais que les Mystras côtoyés bien longtemps avant, sont encore là et que depuis peu, moi aussi !)